C'est un mur d'airain.
Cela se dit également d'un homme inflexible, et d'un obstacle insurmontable. Jamais cette expression proverbiale n'a été plus employée que pendant la révolution et que par les matadors de ces temps de sinistre mémoire. C'est un singulier rapprochement à faire, que le langage participe de la bizarrerie et de la férocité des mœurs. Le mur d'airain a donc été une expression favorite de nos modernes Dracons. Il n'y a pas un de leurs discours patriotiques où il n'y ait un mur d'airain. « Leurs principes, leurs constitutions, leurs bras, tout cela dit spirituellement M. Berchoux dans une note de son art politique, formait un mur d'airain autour de la patrie. » Bonaparte s'est souvent servi de ce mur d'airain; il y joignait aussi une barrière de fer, dans un discours au sénat. Il parlait même souvent de sa main de fer. Dieu sait comme la patrie, malgré son mur d'airain, sa barrière de fer et sa main de fer a été fermée hermétiquement à l'invasion européenne, qui devait, disait-on, se briser contre ce fer et cet airain. Il appartenait à Horace de faire un plus juste emploi que Bonaparte de ce mur d'airain, lorsqu'il dit:
Hic murus akeneus esto,
Nil conscire sibi, nullà pallescere culpâ.
Soyez comme un mur d'airain pour résister à tout ce qui pourrait blesser votre conscience et dont vous puissiez rougir.
HISTOIRE GÉNÉRALE DES PROVERBES T1 C. De Méry 1828
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